Image ©PublicDomainPictures En France, un enfant sur mille naît avec un trouble de l'audition. Le dépistage auditif du bébé, proposé en maternité, est un examen servant à déceler rapidement une éventuelle surdité. Ce test permet une prise en charge précoce et un accompagnement adapté de l'enfant.
En quoi ça consiste ?
Le dépistage auditif du bébé est un test réalisé à la maternité avec l'accord des parents.
Il consiste à faire écouter au nouveau-né des sons très brefs et de faible intensité (équivalents à la voix chuchotée).
Ces sons sont émis dans l'oreille du bébé à l'aide d'une sonde ou d'une oreillette, puis les réponses auditives sont enregistrées directement par la sonde ou par des électrodes posées sur la peau du nourrisson.
Cet examen est indolore et rapide. Il ne dure que 90 secondes par oreille et ne cause aucun traumatisme à l'enfant.
Quel intérêt ?
Chez les enfants, la surdité est en général décelée après le premier anniversaire.
Or, plus de 80% des surdités de l'enfant apparaissent dès la naissance. Il faut aussi savoir que plus le problème est détecté tôt et plus il peut être efficacement pris en charge.
Qu'il s'agisse d'un trouble auditif léger, moyen, sévère ou profond, une prise en charge précoce conditionne l'acquisition du langage et, à plus long terme, l'intégration scolaire et sociale de l'enfant.
On comprend mieux dès lors l'intérêt d'effectuer un dépistage auditif du bébé en maternité.
Et après le test ?
En cas de doute sur le résultat du dépistage auditif du bébé (dans seulement 1 à 2% des cas), le médecin propose aux parents de réaliser un bilan plus approfondi dans un centre spécialisé.
Ce bilan doit être réalisé avant le troisième mois du bébé pour évaluer la gravité des troubles auditifs.
Une surdité est qualifiée de légère en cas de perte de 20 à 40 db, de moyenne en cas de perte de 40 à 70 dB avec l'impossibilité de suivre une conversation normale, de sévère en cas perte de 70 à 90 dB (dans ce cas, la parole forte ne suffit plus et les réveils ou klaxons ne sont pas perçus) ou de profonde (pour une perte d'audition supérieure à 90 dB).
Différentes solutions peuvent ensuite être proposées : séances d'orthophonie, appareillage de l'enfant ou, dans les cas les plus sévères, pose d'un implant par chirurgie ou apprentissage de la Langue des signes française (Lsf)…
Quels sont les signes à surveiller ?
Après le dépistage auditif du bébé, et même si le résultat est bon, il faut continuer à surveiller l'audition de son enfant.
Certains signes doivent vous alerter, notamment :
- l'absence de réaction face aux jouets sonores ou lors de bruits soudains
- l'absence de réponse à la voix de sa mère
- si le bruit ne le réveille pas
- si l'enfant ne babille pas comme les autres bébés et n'émet que quelques sons
Plus tard, l'absence ou le retard dans le développement du langage peuvent indiquer un trouble de l'audition, de même que le retard scolaire (difficultés en lecture ou lors de la dictée etc.).
Comment réagir ?
Les parents qui suspectent une surdité chez leur enfant peuvent contacter leur médecin traitant, leur pédiatre ou les services ORL pédiatriques des hôpitaux.
En cas de troubles précoces, il faut appareiller le bébé assez tôt pour que l'acquisition de la parole se fasse au même moment que les enfants "entendants", c'est-à-dire vers l'âge de 1 an.
Par la suite, des contrôles réguliers et un suivi par un Orthophoniste sont également nécessaires.
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