Image ©Ben.popeye En France, 80 % de l'affluence touristique se concentre sur 20 % du territoire. Dans les sites les plus fréquentés comme le Mont Saint-Michel ou le village de Gordes par exemple, on en vient à penser que trop de tourisme tue le tourisme ! Pour faire face à ce problème, le gouvernement vient de dévoiler un plan de lutte contre le surtourisme. Explications.
- 26 juin 2023
- Audrey
- Temps de lecture moyen : 3'02
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Une manne aux effets parfois négatifs
Même si l'activité touristique est une manne financière pour les destinations les plus prisées aux quatre coins de France, les pics de fréquentation de certains sites pendant la période estivale impactent la vie locale.
Parmi les effets négatifs du tourisme ressentis par la population locale, il faut citer en premier lieu le surtourisme ou overtourisme, c'est-à-dire l'impression de surpopulation due à l'afflux de touristes.
En France, la fréquentation touristique se concentre dans le temps, sur quelques mois d'été ou pendant la période de Noël en Alsace, et dans l'espace. Ainsi, 80 % du flux touristique converge sur seulement 20 % de notre territoire.
Certaines collectivités locales ont déjà développé des stratégies pour éviter cette surfréquentation, en instaurant des droits d'entrée, des quotas journaliers ou l’obligation de réserver sa visite en ligne au préalable. L'île de Noirmoutier en Vendée pourrait bientôt réclamer un péage afin de limiter les embouteillages sur le pont qui la relie au continent.
Un impact sur la qualité de vie des locaux
Dans les destinations les plus prisées de l'Hexagone, comme les gorges de l'Ardèche, la dune du Pilat ou le village de Gordes par exemple, il est devenu nécessaire de réguler les flux touristiques.
Le tourisme de masse qui déferle chaque été sur certains sites français entraîne en effet des pics de fréquentation et des effets pervers comme la dégradation de l'environnement naturel et la hausse du prix de l'immobilier.
Entre l'impact négatif du tourisme de masse sur l'environnement et la multiplication des infrastructures touristiques, les conflits sont fréquents avec la population locale, au point que les habitants développent parfois une tourismophobie !
Chez les visiteurs aussi, le surtourisme peut être ressenti comme une nuisance qui nuit à la qualité de l'expérience et ne permet pas de profiter pleinement d'une destination comme le fameux Mont Saint Michel ou la ville d'Étretat.
C'est pourquoi certaines destinations n'ont pas attendu le plan du gouvernement pour prendre des mesures. Monument de l'Antiquité le plus visité de France, le Pont du Gard a été fermé à la circulation automobile dès l’an 2000 et des parkings payants ont été mis en place pour limiter l'affluence à 1400 véhicules, soit environ 5500 personnes.
En Bretagne, l'île de Bréhat a décidé d'instaurer un quota de visiteurs et d'en limiter le nombre à 4700 par jour entre le 14 juillet et le 25 août. Aux portes de Marseille aussi, une réservation a été mise en place pour accéder à la calanque de Sugiton et le parc national réfléchit à limiter la fréquentation des îles du Frioul …
Un plan de régulation des flux
Quelques jours après les opérateurs de tourisme privés, le gouvernement s'est emparé du sujet du surtourisme et a dévoilé une série de propositions le 18 juin 2023.
Ce plan, dont l'objectif global est de réguler les flux touristiques, prévoit notamment :
• la création d'un observatoire national des sites touristiques majeurs afin de centraliser les informations sur les sites touchés par le sur-tourisme
• le lancement d'une plateforme numérique développée par Atout France au premier semestre 2024 afin de fournir aux acteurs du secteur des ressources et des outils et de les accompagner vers un tourisme plus durable
• la création d'un kit de communication afin d'encourager les touristes à adapter leurs itinéraires et leurs horaires de visite en fonction de l'affluence et des spécificités du site visité
• le lancement d'une campagne de communication nationale avec des influenceurs spécialisés dans la promotion touristique.
Les influenceurs sont invités à sensibiliser leur public aux effets néfastes de l'overtourisme et à encourager les visiteurs à sortir des sentiers battus afin de ne pas aggraver le fléau du tourisme de masse.
Plus d'information :
Quiz sur cet article : Quelle île bretonne a instauré un quota de visiteurs en été ?
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