En annonçant, dans une tribune parue mardi 14 mai 2013 dans le New York Times, qu’elle avait subi une ablation préventive des deux seins, Angelina Jolie a fait connaître cette opération chirurgicale dans le monde entier. Voici tout ce qu’il faut savoir sur la mastectomie préventive.
Dans quel cas opère-t-on ?
La mastectomie préventive est une intervention chirurgicale destinée à diminuer le risque de cancer du sein. Cette opération consiste en l’ablation des deux seins et s’accompagne d’une reconstruction mammaire généralement réalisée pendant le même temps opératoire.
Elle est uniquement proposée aux patientes porteuses de mutations des gènes Brca1 et Brca2. Ces femmes ont en effet un risque accru de développer un Cancer du sein ou de l’ovaire.
Cette prédisposition génétique entraîne plus de 87% de risques d’avoir, durant sa vie, un cancer du sein, et 54% de risque d’avoir un cancer des ovaires (contre 12% de risque de Cancer du sein et moins de 1% de risque de cancer des ovaires dans la population générale).
Heureusement, les mutations des gènes Brca1 ou Brca2 sont rares. Elles concernent environ une femme sur 500. Seuls 5% à 10% des cas de Cancer du sein et de l'ovaire sont héréditaires.
Quels sont les avantages ?
La double mastectomie est la technique préventive la plus efficace pour les femmes porteuses de ces gènes défectueux.
Selon une étude parue en 2008 dans l’International Journal of Cancer, cette opération diminuerait d’environ 95% le risque de survenue d’un cancer du sein.
Cependant, contrairement à ce que l’on entend parfois, cette intervention ne garantit pas une prévention totale, mais permet seulement une réduction notable du risque. Il existe un risque résiduel de cancer du sein.
Quels sont les risques ?
La mastectomie préventive est une intervention irréversible. Pour beaucoup de patientes confrontées à ce choix, opter pour la chirurgie préventive est une décision difficile à prendre.
Comme toute opération, la mastectomie prophylactique comporte des risques de complications liées à l’anesthésie mais aussi à la rupture possible des implants, aux infections post-opératoires et à la perte de sensibilité du sein.
Un autre risque concerne l'image de soi. En effet, même si une reconstruction mammaire est réalisée, l’opération peut être traumatisante et les patientes peuvent la ressentir comme une atteinte à leur féminité.
C’est pourquoi cette décision doit être mûrement réfléchie. En France, les spécialistes recommandent de respecter un délai de réflexion d'au moins 4 mois.
A noter : le taux de mastectomie est de 30% à 40% dans des pays comme les Etats-Unis, la Hollande ou l'Angleterre, alors qu’en France moins de 10% des patientes optent pour cette solution.
Quelles sont les alternatives ?
En cas de prédisposition génétique au cancer du sein, la mastectomie préventive n’est pas la seule solution possible, même si elle est la plus radicale.
Les patientes porteuses de mutations bénéficient d’une surveillance très attentive afin de dépister tout Cancer du sein débutant. Cette surveillance consiste par exemple à pratiquer très régulièrement un examen de contrôle de type mammographie mais aussi échographie, IRM et examen clinique des seins.
Une autre opération préventive (qui peut être complémentaire de la mastectomie) est l'ablation des ovaires et des trompes. Cette intervention limite les risques de cancer de l'ovaire et diminue de moitié environ le risque de cancer du sein. En effet, les ovaires libèrent des hormones féminines qui agissent sur les seins.
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