Image ©Amanda Mills on Pixnio Le virus de la bronchiolite ou VRS entraîne chaque année une épidémie hivernale et constitue l'une des principales causes d'hospitalisation pédiatrique en Europe. Mais la situation pourrait bientôt s'améliorer car l'Agence européenne des médicaments a d’ores et déjà approuvé plusieurs vaccins pour prévenir ce virus.
Plusieurs vaccins contre la bronchiolite approuvés en Europe
Le virus de la bronchiolite est un virus respiratoire fréquent chez les bébés et les personnes âgées. Il touche 90 % des jeunes enfants avant l'âge de 24 mois et peut occasionner des hospitalisations, voire des décès.
La mise au point d'un vaccin contre ce virus appelé virus respiratoire syncytial (VRS) est un vieux rêve sur le point de se concrétiser.
Après avoir approuvé le Beyfortus ou Nirsevimab, un traitement préventif contre la bronchiolite développé par Sanofi et AstraZeneca, l'Agence européenne des médicaments ou EMA vient de donner son feu vert à un vaccin développé par le laboratoire américain Pfizer le 21 juillet 2023.
Ce vaccin baptisé Abrysvo sera le premier à protéger les bébés et les seniors contre le VRS. Il permettra l'immunisation passive des nourrissons de la naissance à l’âge de 6 mois grâce à l'administration du vaccin à la mère pendant la grossesse. Ce vaccin pourra également être utilisé pour immuniser les personnes âgées de 60 ans et plus.
Les plus de 60 ans font partie de la population à risque. C'est pourquoi le vaccin Pfizer leur est aussi destiné. Parallèlement, l'Agence européenne des médicaments a autorisé en juin 2023 un vaccin du laboratoire britannique GSK pour cette tranche d'âge.
De son côté, le laboratoire américain Moderna rêve de combiner un vaccin contre la bronchiolite avec son vaccin contre la grippe et son vaccin anti-Covid déjà existant, afin de mettre au point un vaccin respiratoire 3 en 1…
Une avancée majeure pour la santé publique
La mise au point de ces nouveaux vaccins contre la bronchiolite est une excellente nouvelle car le VRS est un virus très contagieux qui peut avoir des conséquences graves sur la santé des jeunes enfants et des personnes âgées.
Dans ses formes les plus sévères, il peut provoquer des pneumonies et des complications pulmonaires qui sont responsables de milliers de décès et de centaines de milliers d'hospitalisations dans le monde. On estime que ce virus entraîne 60.000 décès dans le monde chaque année.
Chaque année, près de 500.000 nourrissons (soit environ 30 % des enfants de moins de 2 ans) sont touchés par cette infection virale saisonnière. Rien qu’en France, on estime que ce virus est responsable de 50.000 hospitalisations chaque hiver.
Ces vaccins, en bonne voie d’être autorisés en France, constitueraient un progrès significatif en matière de santé publique en prévenant l'épidémie hivernale et en soulageant les hôpitaux en à une période de l'année où ils sont déjà débordés.
Une commercialisation attendue pour l'automne 2023
Après avoir reçu le feu vert de Bruxelles, le laboratoire Pfizer doit encore obtenir l'autorisation de la Haute Autorité française de santé pour pouvoir commercialiser son vaccin contre la bronchiolite dans l'Hexagone.
Le vaccin Sanofi, qui a été autorisé par les autorités européennes en novembre dernier, n'a pas encore reçu l'autorisation de mise sur le marché en France. Ce laboratoire français, qui a travaillé en partenariat avec AstraZeneca, a pourtant dévoilé en mai une étude de grande ampleur aux résultats très encourageants.
Son produit injectable, qui n'est pas un vaccin au sens strict, a été testé sur 8000 nourrissons et a permis de réduire les hospitalisations de 83 %. Il s'agit d’un anticorps monoclonal que l’on injecte au bébé afin de pallier à l'immaturité de son système immunitaire et de le protéger contre le VRS, grâce à cet anticorps spécifique, pendant toute la saison de la bronchiolite en automne et en hiver.
Le duo franco-britannique Sanofi-AstraZeneca espère obtenir l'autorisation de mise sur le marché français du Nirsevimab à temps pour la prochaine saison épidémique, qui s'étendra d'octobre 2023 à mars 2024. Une telle autorisation serait une avancée médicale majeure, répondant à un besoin massif.
En 2017, selon les chiffres avancés par le laboratoire Sanofi, les dépenses médicales directement liées au VRS pour les bébés dans le monde ont été évaluées à 4,82 milliards d'euros. L’administration d’un vaccin permettrait de faire des économies en désengorgeant les hôpitaux en hiver et en réduisant la consommation d'antibiotiques.
Un vaccin pris en charge à 100% en 2023
Le 1er août 2023, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis favorable sur le Beyfortus, le vaccin contre la bronchiolite des laboratoires Sanofi et AstraZeneca.
Cette décision ouvre la porte au remboursement de ce vaccin pour tous les bébés de moins d'un an. Les nourrissons pourront d'ailleurs être vaccinés dès le jour de leur naissance.
Santé Publique France ayant acheté un stock, la France est le premier pays au monde à être prêt pour une campagne vaccinale dès septembre 2023. Cette année, il n'y aura aucun reste à charge pour les parents.
La vaccination des bébés sera donc entièrement gratuite, sans avance de frais : de quoi inciter les parents à faire réaliser cette injection protectrice ! Pour rappel, une seule dose de Beyfortus a un effet protecteur immédiat qui dure environ six mois. Elle protège donc le bébé pendant toute la saison épidémique qui dure d'octobre à mars.
L'année prochaine, la vaccination contre la bronchiolite se poursuivra mais ses modalités restent à préciser, y compris sur le plan financier.
Plus d'information :
Quiz sur cet article : Quelle maladie infantile le Beyfortus ou Nirsevimab permet-il de prévenir ?
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