Nouvelle tendance qui séduit de plus en plus de cadres, l'intrapreneuriat social consiste à développer, au sein de son entreprise, une activité innovante à fort impact social. Pionniers à la fibre sociale, les intrapreneurs veulent changer le monde sans changer de boîte... A leur niveau et en lien avec leur métier, ils inventent de nouvelles activités en lien avec la microfinance ou la réinsertion par exemple. Voici 5 choses à savoir avant de se lancer dans ce type de projet.
1- C'est une nouvelle tendance
De plus en plus de salariés, en particuliers les cadres, se lancent dans l'intrapreneuriat social, comprenez : le développement, au sein même de leur entreprise, d'une activité à but social.
Ce mouvement, qui en est encore à ses débuts en France, se développe depuis une dizaine d'années, porté par quelques pionniers qui oeuvrent au coeur même des entreprises.
A la fois utopistes et pragmatiques, les intrapreneurs sociaux ont bien compris que pour changer le monde, il était plus efficace de concilier le business et le social.
Et même si cela peut sembler contradictoire, plusieurs initiatives ont apporté la preuve que c'était possible.
2- Les grands groupes jouent le jeu
Emmanuel de Lutzel, auteur d'un livre sur le sujet, est l'un de ces intrapreneurs sociaux qui font bouger les choses au sein des entreprises.
Il a ainsi initié depuis 2006 une activité de microfinance chez BNP Paribas, à une époque où ce concept commençait à peine à faire parler de lui...
Depuis quelques années, d'autres grands groupes se sont lancés dans l'intraprenariat social avec des projets tels que :
=> un garage solidaire chez Renault
=> des formations au bricolage et matériaux à bas coût pour les mal logés chez Leroy Merlin
=> un fonds solidaire chez Natixis
=> une filiale d'insertion professionnelle chez Adecco.
Les grandes entreprises communiquent de plus en plus sur le sujet car ces initiatives valorisent leur image et répondent à une logique gagnant-gagnant, pour les salariés comme pour l'entreprise.
Il faut toutefois souligner que les grands groupes n'ont pas l'exclusivité de l'intraprenariat social et que vous pouvez développer ce type d'idée innovante même si vous travaillez pour une PME ou une ETI.
Karine Gollnhofer a ainsi créé une légumerie solidaire au sein du biscuitier Poult (une ETI de 400 salariés).
3- Cela demande de la persévérance
Bien sûr, ce type d'initiative ne se concrétise pas du jour au lendemain et les intrapreneurs sociaux doivent faire preuve d'une grande persévérance pour mener à bien leur projet.
Même s'ils sont portés par une quête de sens dans leur travail et une vision éthique et altruiste, ils doivent aussi maîtriser parfaitement les codes de leur entreprise pour être écoutés par leur hiérarchie.
Les qualités requises pour devenir intrapreneur social sont :
=> une idée innovante à défendre
=> une bonne dose de pragmatisme
=> beaucoup de pédagogie pour expliquer votre idée
=> un bon sens relationnel pour trouver des soutiens
=> de la patience et de la persévérance
Si vous voulez vous lancer dans l'aventure de l'intraprenariat social, sachez que vous serez amenés à formaliser votre projet à travers un business plan. Même si vous tenez une bonne idée, vous devrez parler le même langage que l'entreprise et convaincre votre hiérarchie, quitte à revoir votre copie et à adapter votre projet au fil du temps...
4- C'est plus facile que de devenir entrepreneur social
Vous l'aurez compris, l'intraprenariat social n'est pas si simple car il est difficile de faire bouger les lignes au sein d'entreprises souvent attachées à leurs modèles.
Il faut généralement des années pour voir se concrétiser une initiative, alors mieux vaut avoir un tempérament passionné et ne pas céder trop vite au découragement !
Malgré les obstacles que vous rencontrerez inévitablement, notez bien qu'être intrapreneur est plus facile que de devenir entrepreneur social, c'est-à-dire de fonder sa propre entreprise.
En effet, un Entrepreneur social assume tous les risques et doit s'occuper de tous les aspects de son projet (juridique, marketing, ressources humaines). En revanche, en restant au sein de l'entreprise où vous travaillez, vous aurez à disposition des moyens humains et financiers.
Autre avantage : l'impact social de votre action sera plus important puisqu'une grande entreprise n'est pas limitée en termes de moyens. En opérant "de l'intérieur", vous serez plus efficace et votre entreprise y gagnera aussi ...
Pour les entreprises, ces projets permettent de mieux connaître une certaine clientèle, de conquérir de nouveaux marchés, de motiver les salariés ou encore de recruter de nouveaux talents.
5- C'est un facteur d'innovation pour les entreprises
Selon ses partisans, l'intraprenariat social est un formidable levier d'innovation pour les entreprises.
L'intérêt de cette démarche dépasse la simple activité philanthropique : c'est un excellent moyen de motiver ses salariés et d'encourager l'innovation au sein de l'entreprise.
Cela permet aussi d'attirer les jeunes générations, qui aspirent de plus en plus à travailler pour des entreprises éthiques.
Même si ces initiatives restent marginales dans les entreprises françaises, elles ouvrent la voie à une nouvelle façon de travailler tout en étant fidèle à ses valeurs.
Pour en savoir plus sur le sujet, nous vous invitons à consulter le site web Ticket for Change (lien ci-dessous) qui aide les intrapreneurs sociaux à concrétiser leurs projets.
Nous vous conseillons aussi le livre Transformez votre entreprise de l'intérieur ! Le guide de l'intrapreneur social de Valérie de La Rochefoucauld Drouâs et Emmanuel de Lutzel, Editions Rue de l'échiquier, 2015, 19€.
Plus d'information :
Visitez le site : http://www.ticketforchange.org/
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