Lors de la 44e édition du Salon du meuble de Nice, une grande nouveauté a fait son apparition : deux matinées dédiées aux rencontres interprofessionnelles destinées aux architectes. Une occasion pour Gralon de revenir sur le rôle de l'architecte d'intérieur sur un marché local et international.
Les contraintes actuelles du métier
Pour Eric Raps, architecte EPFL exerçant essentiellement à Villefranche-sur-mer et Saint-Jean-Cap-Ferrat, le métier d'architecte subit de plus en plus de contraintes. En France, notre métier est très réglementé. Entre le COS (Coefficient d'Occupation du Sol ), le PLU (Plan Local d'Urbanisme), sans oublier ici sur la Côte d'Azur, la loi littorale, on ne peut pas du tout faire ce que l'on veut !
Alors certes, vous comme moi, on reste dubitatifs face à de tels propos. Oui, surtout à Saint-Jean-Cap-Ferrat, on a tous vu la taille de certaines propriétés... Face à mes doutes Eric Raps répond rapidement avec aplomb : C'est là tout le paradoxe. Il y a précisément deux cas de figure. Ces fameuses villas sont, bien souvent, la propriété d'une clientèle russe. (Il n'y a aucun scoop là-dedans...)
Le problème avec cette clientèle, c'est qu'elle n'accepte pas la législation française. Elle a l'habitude de faire ce qu'elle veut en Russie et elle ne comprend pas qu'ici tout n'est pas qu'une question d'argent. Pour ce qui est du travail de mon cabinet par exemple, je peux avoir des affaires où l'achat du terrain représente déjà 40 millions d'euros, sur lequel il faut rajouter 15 millions d'euros de travaux. C'est un très beau chantier mais je précise dès le départ à mon client qu'il faudra respecter les lois et qu'il y aura certaines limites. Tout ne se règle pas avec des billets.
Attitude très respectable voire admirable...
La tendance du marché
La crise économique a bien évidemment touché le secteur de l'immobilier et partout on peut lire que les pauvres ont de plus en plus de mal à se loger mais que les riches construisent, eux, encore plus grand. Gralon a rencontré Paul Harnois, architecte d'intérieur et président du Syndicat des Architectes d'Intérieur Paca et Corse (SAI PACA). Une rencontre enrichissante et pleine d'humour.
Passionné par son métier, Paul Harnois estime que sa relation avec son client est privilégiée : On doit connaître ses habitudes, son rythme de vie, c'est très personnel. Mais cela ne l'empêche pas de rester parfaitement lucide sur la réalité du marché de sa profession.
Alors même si le chiffre d'affaire moyen HT sur les trois dernières années est en augmentation, passant de 278 480 euros en 2008 à 306 178 euros fin 2010, nombreuses sont les contradictions que l'on trouve dans le secteur. Pour autant, on ne peut pas oublier que la réputation joue encore un rôle capital dans l'obtention d'un nouveau marché.
L'importance de la réputation
Quand on est architecte à Nice, on doit d'emblée prouver notre sérieux. Montrer patte blanche. On souffre d'une très mauvaise réputation à cause de certains artisans notamment. Ici, la plupart des artisans pratiquent des prix 30% plus chers qu'ailleurs, sans pour autant apporter une qualité de travail supérieure. En conséquence, quand on est architecte, on se doit d'être encore plus vigilant dans le choix des artisans avec lesquels on travaille.
Voyez par là un exemple du quotidien. Une enquête de Capeb & CNOA / Batiactu démontre que l'année dernière 43% des artisans jugeaient leur volume d'affaires stable contre 39% chez les architectes, ce qui montre bien la différence d'interprétation du marché dans chacune des professions.
Bien que Paul Harnois, architecte soit passionné par son métier, il n'est pas rare de croiser au détour d'une allée du salon d'autres professionnels dont le discours est un peu moins professionnel...
Morceaux choisis :
Le client reste le client, c'est lui qui décide et à partir du moment où il paie, il a le droit d'avoir ce qu'il demande. […] Les Russes en particulier n'en n'ont jamais assez. Une maison de 1800m², pour eux, ça peut paraître petit. […] On peut accepter certains caprices. Le chantier démarre, puis il suffit d'un contrôle pour qu'il soit stoppé. On se fait oublier quelques temps et on réajuste ensuite...
Inquiétant non?
La Villa Romée à Cannes
Afin de gagner en efficacité et de profiter au mieux des compétences de chacun, le Conseil national de l'Ordre des architectes a pris l'initiative de réunir sous forme de réseau les 30 Maisons de l'architecture déjà présentes sur le territoire français.
A Cannes par exemple, l'association Maison de l'Architecture Villa Romée a pour vocation de promouvoir et diffuser l'Architecture et tous les arts et les activités qui s'y rattachent. En totale rupture avec le style traditionnel des années 1930, son architecte Georges-Henri Pingusson s'est inspiré de l'industrialisation naissante, de l'aviation et du nautisme. Grâce à sa conception audacieuse, elle est classée monument historique depuis 1994.
Aujourd'hui, la Villa Romée accueille nombre d'architectes venus pour confronter des expériences, apporter des idées sous forme de conférences, visites de chantier, voyages d'études, expositions, etc. L'objectif commun étant d'œuvrer ensemble à la meilleure qualité du bâti.
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