Exposition Sur Jacques Demy à La Cinémathèque Française

Exposition sur Jacques Demy à la Cinémathèque françaiseImage ©DR

La cinémathèque française présentera l'univers de Jacques Demy du 10 avril au 4 août 2013. Cette exposition, Le monde enchanté de Jacques Demy, invitera le visiteur, peu importe son âge, à pénétrer dans l’atelier d’un artiste dont l’œuvre ne cesse de hanter le cinéma français depuis un demi-siècle.

Présentation de l'exposition

L’univers cinématographique de Jacques Demy se compose de forains, fée des Lilas, ouvriers, jumelles excentriques, artistes rêveurs ou marchand de télé.

Il est un de ces cinéastes magiciens qui a su garder son âme d'enfant intacte, continuant d’y puiser tout au long de sa vie sa créativité.

Puissance de sublimation inassouvie, présente aussi dans sa pratique du dessin (dès les années 40), de la photographie et de la peinture (dans les années 80), que l’exposition révèlera pour la première fois aux côtés de clichés inédits de sa compagne Agnès Varda, et d’œuvres réalisées par ses plus proches collaborateurs.

En particulier, les créations musicales de Michel Legrand (son « frère de cinéma ») ainsi que les gouaches fauves du décorateur Bernard Evein.

Mais l’œuvre de Demy outrepasse la seule histoire du cinéma pour s’inscrire dans celle de l’art du XXe siècle.

L'exposition, construite de manière chronologique, confrontera les films avec des œuvres originales dont Demy a explicitement revendiqué l’influence : Raoul Dufy dont l’aquarelle La Baie des Anges inspirera son film éponyme, David hockney pour sa représentation lumineuse de la Californie ou Leonor Fini pressentie pour créer les costumes fabuleux de Peau d’âne.

Un univers poétique

C’est dans le grenier nantais de ses parents que le jeune Jacques, déjà cinéphile et passionné de technique, se met à inventer des courts métrages d’animation.

Après avoir suivi les cours de l’École technique de photographie et de cinématographie à Paris, le désir de Demy pour le 7ème Art le conduit à s’orienter vers le documentaire, alors qu’il est pourtant un admirateur inconditionnel des fééries de Minnelli, Ophuls et Carné.

Sous l’influence de Georges Rouquier, dont il a été l’assistant, il retrouve l’artisan qui s’occupa de lui une partie de la guerre pour enregistrer, dans l’intimité de son atelier, les gestes du quotidien (Le Sabotier du Val de Loire).

Ce rapport poétique au réel, il en verra la confirmation dans les amitiés cinéphiliques qu’il tisse, dès 1957, avec les futurs chefs de file de la Nouvelle Vague.

Malgré des différences, l’émulation entre eux est fondamentale, faite de vases communicants qui amènent Demy à être produit, pour son premier long métrage Lola (1961), par Georges de Beauregard, via l’entremise de son ami Godard.

Ce film, situé à Nantes, sa ville natale (Demy est le grand cinéaste provincial de la Nouvelle Vague), est orchestré dans un jeu cru de lumières et d’ombres.

S’il est une question qui obsède Demy, c’est bien de savoir si le temps peut effacer l’amour que l’absence n’a pas su désagréger.

L’amour ne meurt jamais, sera sa réponse artistique, filmée avec mélancolie certes, mais aussi avec une croyance presque surnaturelle dans le destin. Naïveté qui est la force de Demy. La quête, sans honte, d’un premier degré bouleversant et finalement provocateur.

Parce ce qu’à travers sa recherche de l’idéal, Demy n’a cessé de réaliser des œuvres qui, si elles semblent légères en surface, sont aussi profondément engagées.

Le chant des poètes se mue alors en chœur du peuple, et Demy de ne jamais oublier que la brutalité du réel est aux portes de ces rubans de rêves que sont les films.

Un réel qui finit toujours par séparer les amants : la guerre d’Algérie dans Les Parapluies de Cherbourg, la guerre du Vietnam dans Model Shop, la Révolution française dans Lady Oscar.

Le monde de Demy

L’exposition proposera une traversée de ce Demy-monde, avec des entretiens inédits de Michel Legrand et d’Harrison Ford, pressenti pour jouer dans Model Shop.

Un continent à lui seul, où le souvenir vient bouleverser le présent, rendre possible la coexistence de plusieurs époques. Car, de films en films, le spectateur retrouve les mêmes personnages (et acteurs ), un peu plus âgés, un peu différents.

Model Shop, précurseur du Nouvel Hollywood, est une suite assumée de Lola, huit ans après, sur le sol californien. Réapparaît Anouk Aimée, brisée, posant pour quelques dollars dans l’intimité d’une chambre close et rose cheap, d’où elle n’espère qu’une seule chose : s’enfuir.

Le contraire de cette envie irrépressible d’être sous les projecteurs, qui anime Les Demoiselles aussi bien que la jeune Marion de Trois places pour le 26.

Dans tous les cas, Demy filme le spectacle en coulisse, s’attache aux corps de ses héroïnes, en effleurant leurs vies secrètes, ces lointaines aventures hors champ dont les échos reviennent avec émotion au bord du cadre.

Jusqu’à aujourd’hui encore, où des metteurs en scène contemporains le plébiscitent par voie de cinéma interposé (Christophe Honoré ou Hou Hsiao-hsien).

Demy a créé un cinéma radical, qui a valeur de manifeste, comme l’atteste la Palme d’or qui lui a été remise pour ses Parapluies de Cherbourg en 1964.

Un opéra populaire, qui raconte les désillusions de l’amour avec une vibration impertinente, sans peur du mélodrame.

Un film où Demy ose demander à Catherine Deneuve de scruter à plusieurs reprises la caméra, pour exhiber cette intériorité qui défie les hommes.

Deux ans après ce triomphe, Demy réalise avec sa muse inspiratrice Les Demoiselles de Rochefort : un West side story à la française, où l’abstraction présente dans la galerie d’art Lancien (dédiée au pop art et à l’op art que l’exposition mettra à l’honneur) se marrie avec perfection aux ballets du montage.

Informations pratiques

La Cinémathèque française 51 rue de Bercy - 75012 PARIS

Exposition

Lundi, mercredi à samedi 12h-19h
Week-end, jours fériés et vacances scolaires zone C : 10h-20h
Nocturne tous les jeudis jusqu’à 22h
Fermeture le mardi et le 1er mai

Plein tarif 10€
Tarif réduit 8€
Moins de 18 ans 5€
Forfait expo + film ou expo + musée : 12€
Libre pass : accès libre.
Offre famille : 2 adultes + 2 enfants 24 €



Rétrospective cinéma

Du lundi au dimanche - Fermeture le mardi
Plein tarif 6,5€
Tarif réduit 5€50
Moins de 18 ans 3€
Forfait Atout Prix ou Carte CinÉtudiant 4,5€
Libre Pass Accès libre

Conférences

Plein tarif 4€
Tarif réduit et billets couplés 3€
Forfait Atout Prix ou Carte CinÉtudiant 2,5€
Libre Pass Accès libre

Bénéficiaires des tarifs réduits : moins de 26 ans, demandeurs d’emplois, plus de 60 ans, détenteurs d’une carte d’abonnement annuel à la Bibliothèque du film, personnes participant à plusieurs activités le même jour.

Plus d'information :

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