Les 24 Heures Du Mans 2011: Ce Qu'il Faut Retenir De Cette édition

Les 24 heures du Mans 2011: ce qu'il faut retenir de cette éditionImage ©DR

Une nouvelle fois, le sous-titre des 24  Heures du Mans tient en trois mots : Audi ou Peugeot ? Voilà cinq ans que la grande classique de l'endurance tourne au duel entre les deux constructeurs. Mais une fois de plus, c'est l'Allemand qui l'emporte mais les plus passionnés s'acharnent à dire qu'avec un tour de plus, le résultat aurait pu être différent...

Les changements

Audi et Peugeot se partagent le commandement au Mans. Ayant visiblement des problèmes de tenue de route dus aux pneumatiques, les 908 se montraient moins rapides que les Audi. Le Lion est revenu pister sa gloire passée, époque 905 (1992-1993), sur un circuit où les anneaux allemands déroulaient depuis 1999. Cinq saisons d'une opposition que personne n'est en mesure d'arbitrer. Question de moyens financiers, techniques et humains.

D'un point de vue mécanique, il y a du changement chez les deux leaders.
Avec la R18, Audi passe notamment d'un V10 à un V6 turbocompressé, à l'instar de la 908 dont le V12 a été abandonné au profit d'un V8. "Nous avons atteint un bon niveau de performance relativement tôt, puis nous avons beaucoup travaillé la fiabilité, domaine sur lequel nous sommes confiants", détaille Bruno Famin, le directeur technique de Peugeot Sport.

Si l'on s'attarde sur le classement, on est obligé de souligner qu'après une course magnifique, l'Audi n°2 boucle la 79e édition de ces 24h du Mans avec panache. Elle arrive en tête avec seulement 13''854 d'avance sur la Peugeot n°9 du trio Bourdais-Lamy-Pagenaud. C'est du jamais vu! C'est la 10e victoire en 13 participations pour l'écurie allemande, très émue par cette victoire si disputée et qui intervient après deux accidents spectaculaires.

Peugeot réalise aussi, de son côté, une très belle course après le grand raté de l'an dernier où les trois voitures avaient abandonné. Avec un tir groupé de ses quatre voitures derrière Audi, la régularité est là... Mais pas la victoire. D'où la déception d'Olivier Quesnel, directeur de Peugeot Sport, très affecté au micro de France Télévisions : "C'était une belle course mais on n'a pas gagné. On a fait une course parfaite. Nous avions tout misé sur la fiabilité. Les trois voitures sont là, c'était le principal cette année mais nous sommes des compétiteurs. C'est peut-être l'écart le plus faible qu'il n'y ait jamais eu au Mans, peut-être la plus belle course vécue ici mais la victoire n'est pas pour nous."



Les accidents

Cette année, l'édition marquera les esprits davantage par ses accidents que par des prouesses de pilotage, et on le regrette. Audi a perdu deux de ses voitures d'usine sur des accidents spectaculaires impliquant des Ferrari attardées.

Le premier accident s'est produit pendant la première heure de course. L'Ecossais Allan McNish, vainqueur en 1998 sur Porsche et en 2008 sur Audi, était en deuxième position lorsqu'il a accroché la Ferrari n°58 du Français Anthony Beltoise, en voulant la dépasser. La R18 de McNish est alors propulsée à haute vitesse dans le bac à gravier situé dans la descente du célèbre pneu Dunlop. L'Ecossais n'avait sans doute pas bien jugé son dépassement, fruit de l'inexpérience des pilotes Audi à la conduite de protos fermés à la vision moins large ? Mais au lieu de s'immobiliser dans le bac, le proto Audi rebondit et finit sa course dans le mur de pneus, pulvérisant le bolide.
Si le pilote, choqué, s'en est sorti indemne, l'accident a causé un certain effroi. Par miracle, aucun spectateur, commissaire et photographe présent en bord de piste n'a été blessé alors que de nombreux débris ont volé. La course a été neutralisée pendant une heure.

Le deuxième accident a eu lieu après huit heures de course et a provoqué l'abandon de l'Audi n°1 pilotée à ce moment-là par l'Allemand Mike Rockenfeller, vainqueur l'an dernier. Vers 23 heures, l'allemand, tenant du titre avec Dumas et Bernhard, a été surpris lors du dépassement d'une Ferrari et est parti à La faute en heurtant le mur à haute vitesse entre Mulsanne et Indianapolis, une section ultra rapide et étroite du circuit. Malgré des appels de phare, le retardataire poussait la voiture allemande à se déporter et passer sur l'herbe.
Heureusement pour Rockenfeller, miraculé sur ce coup-là, il a réussi à sortir du cockpit de sa voiture avant que celle-ci ne s'enflamme. Le pilote n'a pas été grièvement blessé mais a été conduit samedi soir à l'hôpital du Mans le plus proche. Peu avant d'être hospitalisé, l'Allemand, qui ne souffrirait que de blessures aux jambes, a échangé quelques mots avec son stand. La voiture de sécurité est une nouvelle fois intervenue.

Une troisième neutralisation a eu lieu après l'accident de la Lola Rébellion n°13 de Jean-Christophe Boullion qui occupait alors la huitième place. La dernière interruption a été provoquée à 7h30 par un accrochage entre une Corvette conduite par Jan Magnussen et une Porsche 911 pilotée par Christian Reid. Elle s'est achevée vers 6h30.


Les duels

Un match où l'on peut dire Peugeot 4, Audi 1. Et pourtant...

Dans les coulisses, Olivier Quesnel a donné des instructions très claires à ses pilotes à quatre heures et trente minutes du terme des 24 Heures du Mans. "Les ravitaillements décalés font que le leader change souvent. On pousse fort, nous n'avons pas d'autre choix. Nous avons mis un terme à notre stratégie qui consistait à économiser du fuel, maintenant il faut attaquer. C'est une édition d'anthologie", explique le patron de Peugeot Sport dans un communiqué. Plus rien à voir avec le discours de la veille où Peugeot faisait visiblement face à des soucis de performance. "Mon premier relais a été difficile. La piste était vraiment glissante, j'ai donc décidé d'économiser mes gommes. J'ai ensuite haussé le rythme, mais notre voiture n'était pas facile à piloter dans ces conditions", avouait dans un communiqué Alexander Wurz, l'un des pilotes de la 908 numéro 7.

L'Audi numéro 2, seule survivante de l'écurie allemande, donne toujours du fil à retordre aux 908 et tient encore la tête. A trois heures de l'arrivée, la lutte est toujours intense entre Audi et Peugeot. La seule Audi R18 restante se montre extrêmement rapide et devance en performance des 908 moins gourmandes en consommation. L'Audi numéro 2 s'est arrêtée à 11h58, Lotterer au volant pouvant repartir en tête devant la Peugeot numéro 9 de Bourdais.

A 45 minutes du terme de ces 24 Heures du Mans 2011, l'écart entre les deux premiers, l'Audi R18 pilotée par l'Allemand André Lotterer, et la Peugeot 908 du Français Simon Pagenaud n'est plus que de vingt secondes suite à l'arrêt de l'homme de tête pour un ravitaillement. Les deux équipages devront encore ravitailler alors que la météo est menaçante. Si Audi dispose d'un avantage intéressant, Lotterer ne devra commettre aucune faute pour remporter avec Fassler et Tréluyer ses premières 24 Heures du Mans.

Du côté des LMP2, la Zytek de l'équipe Greaves mène toujours comme la Corvette en GTPro et la Corvette du Larbre en GTAm. C'est la pluie qui offre le plus grand du spectacle. On regrette également le fait qu'Henri Pescarolo ne verra pas l'arrivée pour son retour au Mans. Pour les nostalgiques, le coup est dur. Son prototype est sorti de la piste à 12h45, Emmanuel Collard tapant le mur à haute vitesse dans les virages Porsche. La Pescarolo est détruite, c'est l'abandon alors que la voiture faisait une course exemplaire, récompensée par une belle cinquième place, première écurie privée devant la 908 Oreca.

Le classement

1- Audi n°2 (Fässler-Lotterer-Tréluyer) 355 tours
2- Peugeot n°9 (Bourdais-Lamy-Pagenaud) à 13''854
3- Peugeot n°8 (Sarrazin-Montagny-Minassian) à 2 tours
4- Peugeot n°7 (Davidson-Gené-Wurz) à 4 tours
5- Peugeot n°10 (Lapierre-Duval-Panis) à 16 tours
6- Lola B n°12 (Prost-Jani-Bleekemolen) à 17 tours
7- Aston martin n°22 (V.Ickx-Leinders-Martin) à 27 tours
8- Zytek Nissan (LMP2) (Lombard-Kimber Smith-Ojjeh) à 29 tours
9- Oreca 03Nissan (LMP2) (Mailleux-Ordonez-Ayari) à 35 tours
10- Lola Coupe (LMP2) (Tucker-Bouchut-Barbosa) à 36 tours


Plus d'information :

Quiz sur cet article : Combien d'édition(s) des 24 heures du Mans, Audi a-t-elle remporté la course?

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