Ville Pertuis

Il s'agit d'un bourg castral situé sur un escarpement dominant la vallée de l'Eze.
Il a été agrandi au fil du temps et s'étend maintenant en éventail vers le sud, couvrant la terrasse alluvionnaire entre l'Eze et la Durance.
Les rues principales sont en arcs de cercle concentriques, avec quelques voies d'accès convergeant vers le centre, où se trouve un large cours bordé de platanes.
La ville a connu une croissance urbaine progressive, avec des places marquant les différentes étapes.
Bien que le mur d'enceinte médiéval ait été en grande partie détruit, il reste visible dans le parcellaire et dans le paysage urbain qui est nettement plus dense dans la vieille ville que dans les anciens faubourgs.
Le milieu bâti est très homogène dans la vieille ville, mais plus irrégulier à l'extérieur. La localité a été qualifiée de villa en 981 lorsqu'elle a été donnée à l'abbaye de Montmajour par le comte de Provence.
À cette époque, un castrum a également été construit près de la ville et les moines ont construit l'église Saint-Pierre avant l'an mil.
Pendant trois siècles, l'abbaye a été en concurrence avec les coseigneurs du lieu et surtout avec les comtes de Forcalquier pour la domination de Pertuis, une position stratégique et commerciale importante.
Cette rivalité a stimulé le développement urbain, qui a été soutenu par le trafic commercial, l'exploitation d'un terroir agricole fertile, un bac sur la Durance, des péages, des marchés et des foires dès le 11e siècle.
À la fin du 12e siècle, la ville atteignait ses limites intra muros avec la construction du nouveau château comtal dans le cimetière de Saint-Nicolas.
Elle a été dotée de fortifications avant 1242 et a conquis ses franchises municipales entre 1248 et 1251.
En 1315, la population comptait plus de 3000 habitants et s'étendait au-delà de ses murs.
Cependant, la crise à partir du milieu du 14e siècle l'a réduite à un intra muros légèrement agrandi au sud-est pour mieux protéger l'église Saint-Nicolas, où la paroisse avait été transférée après la destruction de l'église Saint-Pierre.
La reprise s'est manifestée dès le début du 15e siècle avec la reconstruction du faubourg, où plusieurs couvents et hôpitaux ont été installés.
La vieille ville a également été modernisée avec l'aménagement de l'hôtel de ville, la reconstruction de nombreuses maisons et hôtels, ainsi que l'installation des oratoriens.
Au milieu du 18e siècle, une nouvelle période de croissance a commencé et a continué tout au long du 19e siècle, ce qui a conduit à l'expansion de la ville vers le sud avec la construction de nouveaux équipements tels qu'un abattoir, une gare et un théâtre.
Cette croissance urbaine a finalement doublé l'étendue de l'agglomération.
Après une pause d'un demi-siècle, la croissance urbaine a repris depuis quelques décennies avec la conquête des coteaux tout autour de la ville.