Villa De Pierre Soulages Sète

La villa est située sur un terrain en pente offrant une vue imprenable sur la mer Méditerranée, entre le cimetière marin, le phare du Mont Saint-Clair et le musée Paul-Valéry.
Elle est entourée d'une dense pinède de pins parasols et d'un haut mur de clôture en maçonnerie de blocage de pierre non enduite.
L'architecture de la villa est inspirée du mouvement moderne avec des volumes géométriques faits de lignes droites, des toits plats en terrasse recouverts de galets, des murs et des dalles en béton brut et des larges baies vitrées.
La villa a été construite à l'emplacement d'une ancienne maison démolie pour l'occasion, en fonction de ses vues sur la mer, en dénivelé avec une terrasse en porte-à-faux surplombant le terrain et la piscine entourée de cyprès en contrebas.
La villa est conçue en deux parties indépendantes reliées par un passage couvert : le logement proprement dit et l'atelier.
Elle est couverte d'un toit terrasse en béton armé, recouvert de galets, dont l'avancée sert de brise-soleil.
L'intérieur est caractérisé par un mobilier réduit et peu de couleurs : presque entièrement du gris, du blanc et du noir, essentiellement du mobilier de Saarinen.
Les accès au jardin sont assurés par des escaliers droits en pierre. Colette Soulages, originaire de Sète, et son mari Pierre Soulages, qui possèdent un appartement à Paris, ont fait construire une villa dans leur ville natale.
L'attribution de la paternité de la villa a été l'objet d'une querelle entre l'artiste et l'architecte Jean Rouzaud, qui a signé les plans et le permis de construire et revendique en être l'auteur, tandis que Soulages s'en attribue l'entière responsabilité dans ses interviews.
En 1959, Rouzaud était un jeune architecte installé à Sète, formé à l'école des Beaux-Arts de Toulouse et agréé par le Ministère de la Reconstruction.
Soulages, quant à lui, avait exposé aux Etats-Unis en 1957 et aurait pu connaître les idées architecturales de Mies Van Der Hohe grâce aux revues d'art de l'époque.
La villa est conçue comme une construction de plain-pied, horizontale, minimaliste, avec de grandes pièces entièrement vitrées sur la mer au sud.
Les plans sont établis en septembre 1959 et le permis de construire est accordé le 16 décembre 1959, prévoyant la démolition partielle d'une maison existante sur le terrain et l'édification d'un atelier, chambre de bonne, salle d'eau, chambre d'amis et d'un passage couvert reliant ce bloc à l'habitation principale.
On peut supposer que l'architecte a conservé partiellement la construction antérieure (au niveau des fondations) pour bénéficier d'une prime à la reconstruction.
Bien qu'il n'y ait pas de certificat de fin de travaux dans les archives, la construction aurait été achevée en 1960.