Château de Thoiry 78770 Thoiry
Dès le XVIe siècle, l'ordonnancement des jardins était conçu dans le souci de valoriser les proportions architecturales du château de l'alchimiste Raoul Moreau. Si les terrasses, agrémentées de
parterres finement dessinés et fleuris, donnaient son assise au bâtiment, les grandes allées en patte d'oie mettaient en valeur la transparence des pièces du rez-de-chaussée situées dans l'axe de la course du Soleil.
Terrasses et allées centrales serviront de base, 150 ans plus tard, à un renouvellement des formes connu sous le nom de jardin dit à la française. N'ignorant rien des "divines proportions" et des règles du nombre d'Or utilisées par l'architecte Philibert de l'Orme pour le château, Claude Desgot, neveu et associé de Le Nôtre, l'habile paysagiste de Thoiry, s'en inspira pour aménager jardins et perspectives, prolongeant ainsi l'oeuvre de l'architecte. Ce diable d'homme sut même créer une parfaite illusion d'optique. Ainsi, lorsque le promeneur quitte le château pour rejoindre l'allée centrale, il a l'impression que le fond du jardin s'éloigne au fur et à mesure qu'il avance car les arbres furent plantés de manière à inverser les perspectives.
Au XIXe siècle, l'engouement du parc à l'anglaise, "plus naturel que la nature" s'impose au détriment des conceptions classiques. Cette mode envahit le parc de Thoiry et seuls le grand axe sud ouest et son parterre à la française échappent à la destruction. Les paysagistes Chatelain puis Varé ont créé de splendides massifs d'azalées, de rhododendrons aux couleurs mauves et roses tendres qui agrémentent alors la promenade. De nouvelles espèces d'arbres, dont 51 séquoias, plantés vers 1852 enfouissent le château sous les frondaisons, obstruant toutes les perspectives sur le vaste paysage alentour.
Vers 1970, soucieux de redonner à l'histoire des jardins sa pleine dimension, les propriétaires du château ont restauré l'axe central du jardin à la française, ont dégagé le château pour rétablir la perspective tout en développant, sur le reste du domaine, le parc paysagé à l'anglaise et les collections botaniques, notamment le Jardin d'automne créé par Timothy Vaughan, le labyrinthe créé par Adrien Fisher, une bordure florale par Alain Richert et une longue bordure de pivoines et héménocallis créés par la vicomtesse de la Panouse.
D'autres projets de création et restauration sont en cour.