Eric Jeunehomme

L'enfance et l'âge adulte sont séparés par un cheminement. Manipuler de la pâte à modeler ou de la terre pour créer éveille-t-il une intuition particulière, que ce soit dans l'enfance ou à l'âge adulte ? Pour ma part, je cherchais à rester actif et à ne pas me laisser influencer. J'ai toujours été curieux des mouvements du monde, dans lequel j'évoluais sans vouloir être complètement absorbé par ses tumultes sociaux, intellectuels ou culturels. C'est pourquoi j'ai choisi de jouer avec les mots et les images pour raconter des histoires, en utilisant la métonymie comme un moyen d'accès à l'inconscient et aux réalités humaines concrètes. Peindre sur des supports variés, comme le papier de soie ou l'aquarelle, était pour moi une manière de m'exprimer, de ressentir les matières et les odeurs liées à la création artistique. Une fois les couleurs sèches, je les travaillais en les découpant ou en les déchirant, laissant place au hasard dans le processus de création. Ensuite, je construisais l'espace de la toile pour capturer l'instant où les formes se figeraient brièvement dans le mouvement de la vie. La fragmentation était essentielle pour inciter le spectateur à reconstruire, ou non, le voyage vers une vision plus stable et peut-être plus figurative. Ma peinture reflète la diversité des formes de vie, qu'elles soient tumultueuses, calmes ou sereines. Elle est le reflet à la fois de la réalité souvent sombre du monde et d'une vision positive de celui-ci.

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