06230 Saint-Jean-Cap-Ferrat
La villa est entourée de neuf magnifiques jardins ornés de patios, de cascades, de bassins, de parterres fleuris, d’allées ombragées et d’arbres aux essences rares : jardins florentin,
espagnol, à la française, exotique, lapidaire, japonais, provençal, roseraie et enfin jardin de Sèvres.
La réalisation des jardins nécessita sept ans de travaux, de 1905 à 1912. Comme pour la villa, elle a fait appel à des personnalités de renom comme Harold Peto, Achille Duchêne. Paysagiste fort prisé en Europe et aux États-Unis, il a bâti sa réputation sur la création de jardins d'inspiration classique. Senteurs et splendeurs des essences, diversité des plantations ravissent le visiteur, étonné et charmé par tant de magie végétale. Pénétrer dans cet Eden, c'est embarquer pour un voyage autour du monde. Une croisière transatlantique.
Le jardin à la française domine tous les autres. Par sa taille et par son emplacement. Il se trouve dans le
prolongement direct de la villa. Du bâtiment, la perspective s'impose, magnifique, close en son terme par le temple de l'Amour. Cette réplique exacte de celui de Trianon domine la cascade à degrés. La pente de celle-ci a d'ailleurs été spécialement structurée pour donner à l'eau un effet de blancheur, le fameux "châle d'eau" des Orientaux.
Côté jardin, le lieu offre aux amoureux de l'art une vue unique sur le palazzino. L'été, lotus et nénuphars
colonisent les grands bassins. Les pelouses, ornées de pots à feux classiques et de grands vases Renaissance italienne, se prélassent dans un agencement parfait. Sur la terrasse du Levant, les sculptures catalanes attendent, sereines, sûres de leur succès auprès du visiteur. Émerveillement face à une nature épanouie et pourtant si structurée.
En descendant les grandes marches, le visiteur atteint le jardin espagnol. Datura, arums, chèvrefeuille
exhalent, l'été, leurs parfums entêtants. Aranjuez n'est pas loin... À l'extrémité de ces escaliers, une grotte, cachée derrière les colonnes de marbre rose. Une nouvelle subtilité dans cet isthme enchanté. Au milieu de la grotte, la fontaine au dauphin. Grâce à elle, le bassin prend toute son importance dans le décor, et s'étend au pied de la pergola, parée d'amphores catalanes et d'un banc gallo-romain. Une pause hors du temps, à l'ombre des colonnes.
Au-delà du bassin et de la pergola, face à la rade de Villefranche, le jardin florentin. Nouveau changement d'univers. En son centre, un grand escalier en fer à cheval encadre une grotte rocailleuse : derrière les philodendrons, jacinthes d'eau et autres papyrus, un éphèbe de marbre détourne le regard du panorama qui lui fait face.
En suivant l'allée florentine, bordée de cyprès, le visiteur parvient au jardin lapidaire. Un spectacle étrange intrigue par une accumulation recherchée d'oeuvres d'art, de provenances et d'époques diverses. Parmi le camphrier et le laurier de Californie, se tient un conclave disparate d’oeuvres pour lesquelles la baronne n’a pas trouvé de place à l’intérieur de la villa : des arceaux, des fontaines, des chapiteaux, des bas-reliefs du Moyen Âge et de la Renaissance, des gargouilles monstrueuses, des grotesques en pierre, des gnomes provençaux et carnavalesques.
Entièrement restauré en 2003, grâce à un mécène, la Nippon TV, le jardin japonais "Cho-Seki-Tei" - qui
signifie « jardin où l’on écoute tranquillement l’agréable bruit des vagues au crépuscule » - plonge le visiteur dans un « monde zen » où chaque élément symbolise le microcosme spirituel. Conçu et réalisé par le professeur Shigeo Fukuhara, ce jardin japonais accueille le traditionnel pavillon en bois, le pont, les lanternes et les vasques qui illustrent plus de mille ans de tradition japonaise. Apaisement assuré.
Des pas de pierre enjambent une petite source d'eau. Voici le jardin exotique, royaume des agaves et cactées gigantesques. Seuls ou par groupe serrés, ils semblent défier l'azur. Impressionnant !
Enfin, le bouquet final de ce feu d'artifice de verdure : la roseraie. La fleur fétiche de Béatrice sous toutes ses épines et tous ses pétales. Plusieurs variétés embaument ce lointain bout de jardin. Un coin à part, avec son petit temple hexagonal. Au centre de celui-ci, pour seule habitante, une divinité gracieuse. Une jeune fille qui se rit des sept colonnes qui la ceignent.
Et il ne faut pas manquer non plus le jardin provençal situé sur le flan Est et enfin le jardin de Sèvres qui achève la visite au pied du salon de thé.