Image ©Liza Summer on Pexels Depuis 2005, le troisième lundi du mois de janvier se voit affublé du titre de jour le plus déprimant de l'année et du surnom de Blue Monday. À l’origine, le choix de cette date a été présenté comme le résultat d'une équation tenant compte du manque de lumière et de la nostalgie des fêtes de fin d'année. Mais, sous ses allures pseudo-scientifiques, cette affirmation ne serait qu'une imposture. Explications.
- 16 janvier 2023
- Audrey
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Du marketing plutôt que de la science
À sa création au Royaume-Uni en 2005, le Blue Monday ou jour le plus triste de l'année a été présenté comme le résultat d'une très sérieuse équation.
Le choix de cette date a en effet été justifié par une sorte de "formule mathématique" prenant en compte différents facteurs comme le manque de lumière, la météo hivernale et la nostalgie des fêtes de fin d'année, sans oublier les bonnes résolutions du Nouvel An si difficiles à tenir…
Mais, malgré les apparences, cette dénomination de jour le plus déprimant de l'année n'a aucun fondement scientifique. Ce serait plutôt un coup de marketing réussi.
S'il est peu connu en France, ce lundi de la déprime a beaucoup fait parler de lui au Royaume-Uni. En 2009, il a notamment fait l'objet d'une campagne de communication baptisée BeatBlueMonday visant à inciter les consommateurs à prendre soin d'eux pour lutter contre la morosité ambiante.
Une invention pour le compte d'une agence de voyage
L'homme qui a mis au point l'équation à l'origine du Blue Monday s'appelle Cliff Arnall et a été, pendant un temps, présenté comme un psychologue de l'université de Cardiff.
Mais, en vérité, il n'a jamais publié de recherches. Il aurait simplement prêté son nom à une agence de relations publiques travaillant pour le compte de l'agence de voyage britannique Sky Travel.
En 2018, Cliff Arnall est revenu sur l'invention du "Blue Monday". Il a révélé qu'on lui avait demandé de calculer la période de l'année à laquelle les consommateurs étaient le plus susceptibles de réfléchir à la réservation de leurs prochaines vacances !
Pour déterminer les facteurs de sa fameuse équation, il aurait utilisé des témoignages entendus lors d'ateliers sur le bonheur et la gestion du stress … Cela explique pourquoi ces facteurs sont très vagues, difficiles à quantifier et sans aucun fondement scientifique.
D'ailleurs, aucune étude sérieuse n'est pour l'instant parvenue à déterminer une date particulière qui serait plus morose ou déprimante qu'une autre.
Une prophétie auto-réalisatrice
Un autre problème soulevé par le Blue Monday, c'est qu'il s'agit d'une prophétie auto-réalisatrice. En d’autres termes, si vous affirmez qu'une journée sera particulièrement triste, cette seule affirmation va contribuer à réaliser la prophétie.
Dire au grand public qu'une date est le jour le plus déprimant de l'année peut suffire à créer un sentiment de morosité et inciter les consommateurs à réagir en effectuant certains achats, comme la réservation de leurs prochaines vacances ! Pour toutes ces raisons, le lundi de la déprime n’est qu'une imposture inventée de toutes pièces à des fins marketing.
En conclusion, même s'il est vrai que le lundi n'est pas le jour le plus joyeux de la semaine et que le manque de lumière peut favoriser la dépression saisonnière en hiver, vous pouvez considérer toutes les affirmations au sujet du lundi le plus triste de l'année comme des fake news … Si vous sentez que la morosité vous gagne en ce lundi de janvier, ne vous laissez pas berner : le Blue Monday, ce n'est pas vrai !
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