La seringue, que l’on emploie couramment de nos jours pour administrer des médicaments par injection, est le résultat de plusieurs siècles d’évolution. L’idée de cet instrument médical remonte en effet à l’Antiquité mais sa conception a exigé de nombreuses innovations techniques.
D’où vient son nom ?
Le mot seringue vient du grec ancien syrinx signifiant "tube".
Cet instrument consiste en effet en un tube muni d'un piston, sur l’extrémité duquel on fixe une aiguille creuse.
Cette étymologie grecque a aussi donné son nom au seringa, un arbre dont le bois évidé a également servi à faire des injections.
La naissance d’une idée
Le fonctionnement de la seringue aurait été inspiré au naturaliste romain Pline l’Ancien (qui a vécu au Ier siècle) par l'observation des ibis.
Ces Oiseaux ont en effet la particularité d’utiliser leur long bec courbe pour s'administrer des lavements à l’eau de mer et faciliter l’expulsion de leurs selles.
Plusieurs millénaires avant notre ère, les lavements intestinaux, vaginaux et auriculaires étaient déjà pratiqués à l’aide de canules rudimentaires en roseau ou en sureau.
Cette pratique médicale perdura jusqu’au XVème siècle.
Les premières seringues
C’est à l'italien Marco Gatenaria que l’on doit l’invention d’une seringue pour administrer les lavements, au XVIème siècle.
D’abord fait en bois puis en métal, cet instrument médical fit l’objet de plusieurs améliorations.
En 1668, le médecin hollandais Reinier de Graaf invente une tige flexible permettant l’auto-administration du lavement.
Au XVIIème siècle, on utilise des seringues à lavement dotées d’un tuyau droit ou courbe.
Les premières injections
En 1628, la découverte de la circulation sanguine par William Harvey marque une étape décisive dans l’évolution des usages de la seringue.
En effet, tout au long du XVIIème siècle, des essais d'injections par voie parentérale sont menés par Christopher Wren, Johann Major, Johan Sigismund Elsholz, Fabricus.
Johann Major (1634-1693) fut le premier à tenter des injections intraveineuses chez l’homme.
Les premières transfusions sanguines furent réalisées au XVIIIème siècle.
La seringue d’Anel
L’ancêtre de la seringue hypodermique actuelle est l’instrument mis au point par le chirurgien français Dominique Anel au début du XVIIIème siècle, sur le modèle des seringues à lavement.
Cet instrument, beaucoup plus petit, était un tube en Argent à piston coulissant, dont le corps se terminait par un embout sur lequel pouvaient être vissées différentes canules, sondes ou aiguilles.
Evolutions de la seringue
En 1841, un autre chirurgien français, Charles Gabriel Pravaz améliore la seringue d'Anel.
Vers 1850, deux inventions majeures interviennent, celle des seringues en verre (un matériau qui rend visible la substance injectée) et celle de l’aiguille creuse par Alexander Wood.
En 1906, on utilise donc des seringues graduées en verre avec aiguille métallique.
En 1908, la "voie injectable" est inscrite au Codex des pharmaciens et peut donc être utilisée pour administrer des médicaments.
L’ultime révolution qui bouleversa la conception des seringues est l’apparition, vers 1970 de la seringue en plastique avec aiguille jetable, puis de la seringue entièrement jetable.
Ce modèle finit par s’imposer dans les années 1980 car, outre la stérilité garantie, l’aiguille jetable offre un biseau toujours parfait.
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