Les Boulangers Parisiens Réquisitionnés En été

Les boulangers parisiens réquisitionnés en étéImage ©Jp Lang

Saviez-vous qu'en région parisienne les boulangers ne peuvent pas prendre leurs vacances quand ils le souhaitent ? En raison d’un arrêté préfectoral datant de 1790, les boulangers parisiens sont réquisitionnés en été ! Ils doivent ouvrir leur boutique soit en août, soit en juillet selon les années. Explications.

Un héritage de la Révolution

Chaque été, les boulangers de Paris et sa petite couronne sont réquisitionnés. Cette étrange tradition, qui n’a pas d’équivalent en Province, est un lointain héritage de la Révolution française.

A l’époque, le pain était la base de l’alimentation. Paris ne pouvait pas se passer de ses boulangers sous peine de famine et de soulèvement populaire…

Le 21 octobre 1789, un boulanger nommé Denis François a été pendu à une lanterne de la place de Grève par la foule affamée et sa tête exhibée sur une pique dans les rues de Paris. C’est à la suite de cet événement que l'Assemblée Constituante a voté une loi martiale autorisant les autorités à réquisitionner les boulangers.

Une tradition perpétuée

Aujourd’hui encore, la profession n'a pas le droit de prendre ses vacances d'été quand elle le souhaite.

Après l'introduction des congés payés en 1936, cette réquisition estivale des boulangers parisiens a posé problème. C’est pourquoi une nouvelle loi votée en 1957 a accordé aux maires, à travers la police municipale, le pouvoir de réglementer si besoin les fermetures annuelles des boulangeries parisiennes.

1200 boulangers parisiens sont aujourd’hui concernés par cette législation. Ils constituent l'unique profession artisanale dont les congés sont réglementés. Autres professionnels indispensables à la population, les pharmaciens sont eux aussi soumis à une législation de ce type.

Comment ça marche ?

En pratique, les boulangers de Paris et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) sont contraints de poser leurs congés annuels soit en août, soit en juillet, en alternance d’une année sur l’autre.

Conformément à l'arrêté préfectoral n°95-058 du 1er février 1995, les boulangeries sont répertoriées rue par rue puis réparties en deux groupes par la Préfecture de Paris et la chambre interprofessionnelle.

Les boulangers qui ne respectent pas cette obligation encourent une amende de 11€ à 33€ par jour de fermeture non autorisée. Ils peuvent toutefois demander une dérogation afin de choisir leur mois de vacances.

Grâce à cette réglementation, vous ne manquerez jamais de pain près de chez vous à Paris. Les boulangers réquisitionnés y trouvent aussi leur compte puisqu’ils récupèrent la clientèle de la moitié de leurs concurrents.

Dans le reste de la France, les boulangers s'accordent le plus souvent entre voisins pour que, même en été, les clients trouvent toujours une boulangerie ouverte dans le quartier.

Plus d'information :

Quiz sur cet article : Depuis quand les boulangers parisiens sont réquisitionnés en été ?

Tag : boulangers parisiens, boulangers parisiens réquisitionnés, boulangers parisiens en été, boulangers Paris, boulangerie Paris, réquisitions estivales, réquisition estivale , boulangers, Paris, Pain, boulangeries, petite couronne, police municipale, 1957, 1936, pharmaciens, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, congés annuels, 1er février, 1995, préfecture de paris, France, congés payés, droit, Loi martiale, région parisienne, 1790, Révolution, Révolution française, famine, 21 octobre, 1789, boulanger, François, lanterne, Place de Grève, pique, assemblée constituante, boulangerie,



Avis

Devenez membre pour donner votre avis !

Donner votre avis