Florence Foster Jenkins : La Diva Qui Chantait Faux

Florence Foster Jenkins : la diva qui chantait faux

Florence Foster Jenkins est une richissime héritière new-yorkaise, dont la vie a inspiré un film avec Meryl Streep dans le rôle-titre. Cette femme, qui n'a jamais renoncé à son rêve de devenir une grande cantatrice, chantait affreusement faux. Elle est d'ailleurs restée célèbre comme la pire soprano de l'histoire !

Une chanteuse catastrophique

Née en 1868, la richissime Américaine Florence Foster Jenkins se prit de passion de chant et consacra sa vie à réaliser son rêve de devenir une grande chanteuse d'opéra.

Malgré d'indéniables efforts et la présence à demeure d'un professeur de chant et de piano, jamais cette milliardaire excentrique ne réussit à chanter juste.

Ses aigus se réduisaient à des chevrotements, sa diction était approximative et son sens du rythme inexistant.

Mais cela ne l'empêcha pas de se produire, à ses frais, devant la bonne société new-yorkaise et d'enregistrer quelques airs célèbres (comme celui de la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée), en les massacrant allègrement.

Au fil du temps, ses fausses notes, son sens du rythme catastrophique et sa mauvaise prononciation des textes étrangers lui valurent la réputation de phénomène.

Pourtant, la diva se souciait guère du qu'en-dira-t-on... Au contraire, elle adorait se mettre en scène, parée d'extravagantes tenues... dessinées par ses soins !

Persuadée que les critiques dont elle faisait l'objet n'étaient que jalousie, elle enregistra plusieurs disques. En 1944, elle loua même le très prestigieux Carnegie Hall pour y donner un ultime concert dont les places s'arrachèrent.

"Certains diront que je ne sais pas chanter, mais personne ne pourra jamais dire que je n'ai pas chanté.", déclarait-elle quelques temps avant sa mort des suites d'une crise cardiaque.

Piètre cantatrice, cette Américaine hors-normes a pourtant des fans : on dit que David bowie la vénérait et classait son disque "The Glory of the Human Voice" parmi ses 25 vinyles préférés ! Barbra Steisand et Cole Porter figurent aussi parmi les admirateurs de cette chanteuse pour le moins atypique.

Un destin hors du commun

Narcissa Florence Foster est née en 1868 à Wilkes-Barre, en Pennsylvanie. Enfant, elle suit des cours de musique et joue du piano, avant de se tourner vers le chant même si sa voix n'est pas son meilleur atout.

Elle veut devenir cantatrice et tant pis pour les oreilles des autres ! Quant à elle, elle aurait en partie perdu son Audition à cause d'un traitement au mercure qui aurait endommagé son nerf auditif.

En 1902, elle se sépare de son époux, le Dr Frank Thornton Jenkins, et fait une rencontre décisive, celle de St Clair Bayfield, un acteur raté de sept ans son cadet. Ce dernier devient son concubin et son impresario.

A la mort de son père en 1909, elle hérite d'une fortune qui lui permet d'entamer une carrière de cantatrice. Très impliquée dans les cercles musicaux new-yorkais, elle fonde aussi son propre club (le Verdi) et assure le spectacle devant des initiés qu'elle convie.

A partir de 1912, elle multiplie les récitals, de Mozart ou Brahms, accompagnée de son pianiste, Cosmé McMoon. Son public l'adore, plus pour l'amusement qu'elle procure – il faut l'avouer - que pour ses performances vocales.

La mort de sa mère en 1928 lui apporte des ressources supplémentaires pour poursuivre sa carrière de cantatrice.

A 76 ans, Florence Foster Jenkins se produit au Carnegie Hall le 25 octobre 1944. Cette première apparition publique suscite des critiques acerbes qui touchent durement Jenkins.

Deux jours après ce concert au Carnegie Hall, elle est victime d'une crise cardiaque. Elle meurt un mois plus tard, le 26 novembre 1944.

Une histoire en or pour le cinéma

Cette femme qui est allée au bout de sa passion a inspiré des pièces de théâtre, des téléfilms et plus récemment des films.

Moquée pour ses performances vocales, cette artiste excentrique et attachante s'est malgré tout imposée comme une figure de la scène musicale new-yorkaise au début du XXe siècle.

Pour réussir son improbable carrière, la persévérance et la passion ont fait plus que le talent puisqu'elle en était dépourvue !

Connue comme la pire soprano de l'histoire, Florence Foster Jenkins a inspiré le film Marguerite de Xavier Giannoli sorti en septembre 2015. Catherine Frot y incarne avec justesse une bourgeoise un peu folle à qui personne n'ose dire qu'elle chante faux.

Ce rôle de "cantatrice" calqué sur la vie de Florence Foster Jenkins mais transposé à Paris a valu un César à Catherine Frot.

La vie de Florence a aussi été adaptée au cinéma en 2016 par Stephen Frears, sous le titre Florence Foster Jenkins. Dans ce biopic plus classique, Meryl Streep donne de la voix pour notre plus grand plaisir, comme on peut l'entendre dans la bande-annonce ci-dessous.



Bien avant ces films, cette chanteuse américaine aurait inspiré à Hergé sa fameuse Castafiore. Alors que Mme Jenkins est décédée en 1944 et qu'elle était alors très connue, le personnage de la Castafiore fait sa première apparition dans l'album Le sceptre d'Ottokar en 1939, puis dans l'album Les Sept Boules de cristal édité en 1948, mais achevé par Hergé le 2 septembre 1944...

Toutes ces oeuvres sont la preuve que Florence Foster Jenkins, à défaut d'enchanter les oreilles, a marqué les esprits !

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