L'épicurisme, qui fut avec le stoïcisme l'une des plus importantes écoles philosophiques de l'Antiquité, est souvent confondu à tort avec une recherche effrénée du plaisir. Nous vous proposons de découvrir les fondements de cette philosophie.
Présentation
L’épicurisme est une doctrine qui doit son nom à son fondateur, le philosophe grec Epicure. Epicure qui a vécu au IVe siècle av. J-C (341-270) enseignait à Athènes dans l’école du Jardin.
Sa philosophie entrait en concurrence avec l'autre grand courant de pensée de l'époque, le stoïcisme.
Une doctrine matérialiste
L'épicurisme est une doctrine matérialiste et atomiste. Epicure reprend la physique atomiste de Démocrite (468-399) selon laquelle notre univers est exclusivement composé d’atomes et de vide.
Il en conclut qu’il est inutile de redouter la mort puisque notre âme, elle aussi composée d’atomes, se désagrégera sans que nous en souffrions (la mort n’est qu’un "retour au néant").
Selon Epicure, la philosophie doit conduire les hommes à l’ataraxie ou "absence de trouble" en les délivrant de deux grandes craintes :
• la crainte des souffrances terrestres et de la mort
• la crainte superstitieuse des puissances divines et des châtiments après la mort.
Selon la doctrine épicurienne, les dieux vivent bienheureux dans leur propre monde et ne se soucient pas de nous. Si les hommes craignent les dieux, c’est parce qu’ils ignorent les causes véritables des phénomènes naturels et qu’ils les attribuent à des êtres surnaturels.
La recherche du bonheur
Selon la doctrine épicurienne, c’est le propre de la nature humaine de fuir la douleur et de rechercher le plaisir.
Il faut toutefois préciser qu’Epicure distingue plusieurs sortes de plaisirs :
• les plaisirs naturels et nécessaires qui concernent la satisfaction des besoins du corps et sont faciles à combler
• les plaisirs qui sont naturels mais pas nécessaires
• les plaisirs qui ne sont ni naturels ni nécessaires.
Ainsi, on aurait tort de croire qu’Epicure invitait ses disciples à un hédonisme effréné. Selon l’épicurisme, le sage doit tendre au plaisir en sachant limiter ses désirs.
Epicure conviait ses disciples à une vie frugale et dénuée d’ambition, à l’écart de la vie publique. Dans sa philosophie, le sage ne se préoccupe ni de participer à la politique ni de se marier ; s’il place l’amitié au-dessus de tout, c’est seulement dans le petit cercle des hommes qui partagent ses conceptions.
L'épicurisme à Rome
La pensée épicurienne a été introduite pour la première fois à Rome dans la première moitié du IIe siècle lorsque les Grecs Alkios et Philiskos y ont fondé une école ; mais l’hostilité des Romains traditionalistes contre la Grèce entraîna leur expulsion en 173.
L’épicurisme continua cependant de se répandre, notamment lors des guerres contre Mithridate (73-63) quand des philosophes grecs comme Phaidros du Jardin se réfugièrent à Rome et y firent connaître leur doctrine.
Cette philosophie a connu une large diffusion dans le peuple romain au Ier siècle. Le grand représentant de l’épicurisme à Rome est Lucrèce (98-55 ?) qui fait l’éloge de son maître Epicure dans le livre I du De Rerum Natura (vers 63 à 79).
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